The (American) Cocker Spaniel par Tais Vagostelo et Connie Bliss-Cochran 

À mes débuts d’éleveur de Cock­ers, je me sou­viens avoir eu beau­coup de mal à inter­préter le stan­dard. C'était dif­fi­cile pour moi de com­pren­dre ce que cela sig­nifi­ait vrai­ment et com­ment devait être le chien idéal. J'ai eu la chance d'avoir un men­tor : Mme Sonia Peixo­to, Gold­en Gate Ken­nel au Brésil, qui n’a pas lés­iné sur ses heures, pen­dant des mois, pour m’apprendre tous les points du stan­dard : elle m’a mon­tré les défauts et qual­ités de mes chiens, m'a aidée à trou­ver le bon étalon pour mes femelles et a façon­né mon idée du chien parfait.

Toute­fois, peu d’éleveurs à tra­vers le monde ont cette chance, et à leur inten­tion, j'ai décidé de présen­ter mon inter­pré­ta­tion du stan­dard, avec autant d’illustrations que pos­si­ble, pour aider les novices à com­pren­dre le stan­dard de cette race qui nous est si chère.

Rap­pelez-vous, per­son­ne né peut élever pour amélior­er le stan­dard. Le stan­dard est ce qu'il est. Les éleveurs doivent AMÉLIORER LEURS CHIENS en fonc­tion du stan­dard. C'est l'objectif de tout bon éleveur : un bon chien est celui qui se rap­proche le plus pos­si­ble de la descrip­tion du stan­dard. N'oubliez jamais une chose : pour élever de bons chiens, vous n'avez pas besoin de chance. Vous avez besoin de CONNAISSANCES. Si vous êtes en mesure de com­pren­dre le stan­dard et de visu­alis­er com­ment un bon chien devrait être, vous n'aurez pas de prob­lème pour pro­duire de bons chiens. Vous avez juste besoin de chance pour pro­duire des CHIENS EXCEPTIONNELS, mais… pro­duire des chiens con­ven­ables, c’est du gâteau !

Alors, c’est parti !

« Une tête bien pro­por­tion­née, qui doit être en har­monie avec le reste du chien, requiert les qual­ités suivantes : 

EXPRESSION — L'expression est intel­li­gente, éveil­lée, douce et attachante. 

YEUX — Les yeux sont ronds, rem­plis­sent l’orbite, et regar­dent droit devant. Les paupières ont une forme légère­ment en amande; les yeux né sont ni trop petits ni glob­uleux. L'iris est de couleur mar­ron fon­cé et le plus fon­cé possible. 

OREILLES — Pavil­lon long, fin en forme de lobe, longues, avec une peau fine, bien frangées; le pavil­lon n’est pas attaché plus haut que le niveau de la par­tie inférieure de l’œil.

CRÂNE — Arron­di sans exagéra­tion, sans ten­dance à être plat ; les arcades sour­cil­ières sont claire­ment dess­inées. Les struc­tures osseuses sous les yeux sont bien ciselées, les joues né sont pas sail­lantes. Le stop est prononcé. 

MUSEAU — large et haut, avec des mâchoires car­rées. Pour que les pro­por­tions soient cor­rectes, la dis­tance entre le stop et l'extrémité de la truffe doit être égale à la moitié de la dis­tance entre le stop et le som­met de la crête occipitale. 

TRUFFE — De taille suff­isante par rap­port au muse­au et au chan­frein, avec des nar­ines bien dévelop­pées, typ­iques du chien de chas­se. De couleur noire chez le cock­er noir, noir & feu ou noir & blanc; pour les autres couleurs, elle peut être brune, choco­lat ou noire, la plus fon­cée étant préférable. La couleur de la truffe s’harmonise avec celle du pour­tour des yeux. 

LÈVRES — La lèvre supérieure a de la sub­stance et est d'une pro­fondeur suff­isante pour cou­vrir la mâchoire inférieure. 

DENTS — Les mâchoires sont car­rées, d’égale longueur. Dents fortes et saines, pas trop petites, avec un artic­ulé en ciseaux ». 

La tête est la par­tie la plus impor­tante de n'importe quel chien — Pourquoi? 

Quelle par­tie du chien regardez-vous en pre­mier pour iden­ti­fi­er si c'est un Dober­man, un Cock­er ou un Col­ley ? La tête, non ? Nous avons des avis dif­férents sur ce que devrait être une tête par­faite de Cock­er. Il existe essen­tielle­ment deux types de têtes qui répon­dent au stan­dard : nous les appellerons « clas­sique » et « mod­erne »; les dif­férences entre ces deux types sont la longueur du chan­frein et la forme du crâne.

Voici deux TRÈS BEAUX exem­ples de chaque type :

Laque­lle est la bonne ? C'est le grand dilemme ! 

Les « amoureux des têtes mod­ernes »dis­ent que le crâne d’une « tête clas­sique »n’est pas assez arron­di et que le chan­frein est trop long.

Et les « amoureux des têtes clas­siques » esti­ment le chan­frein de la « tête mod­erne »trop court et par­fois les yeux trop ronds ; ils dis­ent aus­si qu’avec leur tête mod­erne, Ces Cock­ers né seront jamais aptes au tra­vail sur le ter­rain parce qu'ils né pour­raient pas ramen­er un oiseau.

Per­son­nelle­ment, c’est la tête « mod­erne »que je préfère et comme je pense que la tête est par­ti­c­ulière­ment impor­tante, je m’évertue à élever des chiens à tête « mod­erne ». Je suis ce qu'on appelle une « chas­seuse de têtes ». Il m’est assez dif­fi­cile d’aimer un chien qui n’a pas une tête « mod­erne ».Par con­tre, je n’hésiterai pas à utilis­er un mâle avec une tête « clas­sique »si je pense que ce mâle va m'aider à cor­riger cer­tains défauts de l'une de mes chiennes.

Néan­moins, j'ai remar­qué que la tête « clas­sique » est plutôt dom­i­nante sur la tête « mod­erne ».Chaque fois que j'ai mar­ié une « tête clas­sique » à une « tête mod­erne », je n’ai obtenu AUCUN chiot à « tête mod­erne ». Les deux chiots ci-dessous sont un bon exem­ple. Ils ont la même mère : une femelle avec une « tête mod­erne » très mar­quée, issue de par­ents « tête moderne ».

Le chiot A est issu du MÂLE A (« tête clas­sique ») et le chiot B est issu du MÂLE B (« tête mod­erne »), chaque chiot (ce sont des femelles) a été le pre­mier choix de chaque portée.

Comme vous pou­vez le voir, le chiot A est entre la « tête clas­sique » et la « tête mod­erne ». Il a le même crâne arron­di et le même front haut que le chiot B, le stop est presque aus­si pro­fond que l'autre, mais le muse­au n'est pas aus­si large et le chan­frein n'est pas aus­si court que le chiot B.

Donc, si vous êtes un amoureux de la tête « mod­erne », mais que vos chiens ont tous des « têtes clas­siques » il vous sera très dif­fi­cile d’obtenir une tête « mod­erne ». Mais vous pour­rez en obtenir dès la deux­ième généra­tion. Vous allez mari­er votre chi­enne à un mâle à « tête mod­erne », garder la femelle avec la meilleure tête et la mari­er à son tour à un mâle à « tête mod­erne ». Vous aurez une bonne chance d'obtenir un chiot à « tête mod­erne » de cette façon.

Un autre point impor­tant pour iden­ti­fi­er une bonne tête — ELLE DOIT ÊTRE EN FORME DE CHIFFRE « 8 », con­sti­tué de deux ellipses de taille à peu près égale. Vous trou­verez d'autres exem­ples ci-dessous (croyez-moi si vous le voulez, mais la pluri­col­ore vient de chez moi ! C’est la seule portée pluri­col­ore que j'aie jamais élevée) :

D’autres bonnes têtes avec une forme cor­recte en 8 :

En dehors des têtes « mod­erne » et « clas­sique », il existe trois autres types de têtes, mais qui né sont pas tous satisfaisants.

Cer­tains chiens n’ont pas un stop pro­fond, ont un crâne cor­rect, leur muse­au n'est pas large, leur chan­frein est long. Je né sais pas quelle est la dénom­i­na­tion pré­cise pour ce type de tête. Je les appelle CAROTTES, parce que je trou­ve que c'est ce à quoi ils ressemblent.

Si vous avez un Cock­er avec ce genre de tête, il pour­rait être judi­cieux de l’exclure de votre pro­gramme d'élevage, car il sera très dif­fi­cile d’en obtenir des chiots ayant de bonnes têtes, même si vous aimez le type clas­sique. Vous pou­vez éventuelle­ment garder une chi­enne, si son corps est vrai­ment beau, et la mari­er à un mâle très typé « tête mod­erne ». Mais si vous avez décidé de garder un mâle avec ce genre de tête… Eh bien, il doit avoir un corps FANTASTIQUE, une allure excep­tion­nelle et un car­ac­tère extra­or­di­naire. Mais, s'il vous plaît, n’oubliez jamais… c'est juste MON POINT OF VUE.

Par­fois, le chien a un front haut, un muse­au court, un stop pro­fond, mais les deux ellipses du « 8 » né sont pas de la même taille, générale­ment pour deux raisons :

  • Le muse­au n'est pas assez large
  • Les yeux sont trop écartés

L'exemple ci-dessous est une com­bi­nai­son des deux : les yeux sont trop écartés et le muse­au n'est pas assez large.

J’ai longtemps pen­sé qu’une tête devait être la plus « mod­erne » pos­si­ble, mais j'ai décou­vert que cer­taines têtes peu­vent être beau­coup trop « mod­ernes ». Je les appelle « exagérées » : elles ressem­blent au croise­ment entre un Box­er et un Shar-Peï !

Vous pou­vez remar­quer que le stop est trop enfon­cé, « les struc­tures osseuses sous les yeux né sont pas bien ciselées ». Il y a énor­mé­ment de replis sous le men­ton et sur le côté de l'œil vers l’attaché de l’oreille.

Voici deux exemples :

Il existe un autre type de tête exagérée, mais mal­heureuse­ment je n’en ai pas de pho­to. C'est une tête « clas­sique » exagérée. Le chien ressem­ble à un Clumber.

Dans ma sélec­tion, j’ai util­isé des chiens dont la tête était exagérée, avec de très bons résul­tats. Vous pou­vez leur associ­er des chiens avec n'importe quel type de tête (sauf les « têtes mod­ernes ») et les chiots auront de très belles têtes. Ils s’associent très bien avec les femelles à « tête clas­sique ». C'est la seule façon d’obtenir d’une « tête clas­sique » des chiots à « tête mod­erne » dès la pre­mière génération.

Nous n'avons pas encore fini ! Nous devons nous intéress­er au moin­dre détail du standard :

YEUX — Le stan­dard dit que : « les yeux sont ronds, rem­plis­sent l’orbite, mais pas glob­uleux, les plus fon­cés possible. »

Les yeux de la femelle sur la pho­to ci-après présen­tent deux prob­lèmes : ils sont glob­uleux et devraient être plus fon­cés. Tous les autres chiens illus­trant le stan­dard dans cet arti­cle ont des yeux de forme et de couleur satisfaisants.

OREILLES — Le stan­dard pré­cise que : « les oreilles ont une peau fine, et que leur attaché n’est pas située plus haut que le niveau de la par­tie inférieure de l’œil. »

L’attaché d’oreille haute est expres­sive, et on la retrou­ve notam­ment chez les chiens dans les pub­lic­ités. Une attaché d’oreille est trop haute si les oreilles sont placées plus haut que la ligne de l’œil. Mal­heureuse­ment, les attach­es d’oreilles trop hautes sont plus fréquentes chez les têtes « mod­ernes » que sur les têtes « classiques ».

Voici un exem­ple d’attaché d’oreille trop haute :

Cer­tains chiens, pris en pho­tos, surtout des chiots, sem­blent avoir l’attaché d’oreille haute… Par­fois, c’est juste parce que quelqu’un essaie de capter leur atten­tion lors de la prise de vue. Pourquoi sont-ils donc si doués pour s’intéresser à tout sauf à l’objectif ?

Il s’agit ici du même chien, dans deux pos­tures dif­férentes. Son attaché d’oreille né parait pas aus­si haute sur la sec­onde pho­to que sur la première.

Et enfin, n'oubliez pas que presque tous les chiots à « tête mod­erne » ont des attach­es d’oreille hautes avant l'âge de deux mois ! La même petite femelle à des âges différents :

DENTS — Le stan­dard exige « des dents solides, pas trop petites, avec un artic­ulé en ciseaux ».

Aux États-Unis, cer­tains chiens ont été cham­pi­ons mal­gré un artic­ulé en pince. Les juges améri­cains né pénalisent pas plus l’occlusion qu’un autre défaut et, pour tout vous dire, je né pense pas qu'ils aient tort. Mais dans les autres pays du monde (mem­bres de la FCI), l’occlusion est très impor­tante : le chien sera lour­de­ment pénal­isé s’il n'a pas un par­fait artic­ulé en ciseaux ; il est dif­fi­cile de faire con­firmer un chien doté d’un artic­ulé en pince. En fait, les juges de la FCI aimeraient les dis­qual­i­fi­er; la seule rai­son pour laque­lle ils né le font pas, c'est parce que ce n'est pas un motif offi­ciel de non con­fir­ma­tion dans le standard.

Ça a con­sti­tué un véri­ta­ble casse-tête pour les éleveurs qui impor­taient des chiens en prove­nance des États-Unis autre­fois. Par­fois, nous impor­tions un chien qui avait un bon artic­ulé, mais qui pro­dui­sait de mau­vais artic­ulés dans sa descen­dance, car il en était por­teur. Cepen­dant, je remar­que régulière­ment que les éleveurs améri­cains sont de plus en plus atten­tifs à ce prob­lème et élim­i­nent de leur pro­gramme d’élevage les chiens avec de mau­vais artic­ulés. Mais les petites dents sont encore très répan­dues, presque partout, et pas seule­ment aux États-Unis.

À mon avis, les autres descrip­tions du stan­dard con­cer­nant le crâne, le nez et les lèvres sont très faciles à com­pren­dre et n'ont pas besoin de mes commentaires.

« COU — Le cou est suff­isam­ment long pour que le nez puisse facile­ment attein­dre le sol. Il est mus­clé et exempt de fanons pen­dants. La sor­tie d’encolure est forte, puis le cou se galbe légère­ment tout en s’amenuisant pro­gres­sive­ment jusqu’à l’attaché de la tête. 

DOS — Fort — La ligne de dessus descend douce­ment et de façon régulière du gar­rot à l’attaché de la queue qui est écourtée. 

POITRINE — La poitrine est haute et descend au moins jusqu’au niveau des coudes; la par­tie antérieure est suff­isam­ment large pour con­tenir le cœur et les poumons, mais pas trop pour né pas entraver les mou­ve­ments des mem­bres antérieurs vers l’avant. Les côtes sont bien descen­dues et bien cintrées. 

Le dos est fort, incliné régulière­ment et légère­ment, des épaules vers l’implantation de la queue coupée; l’implantation de la queue est située sur la ligne du dos, ou juste au-dessus; la queue est portée en pro­longe­ment de cette ligne, jamais dressée comme un Ter­ri­er, ou basse au point de dénot­er la crainte. Quand le chien bouge, la queue frétille. 

Les épaules, bien obliques, for­ment avec le bras un angle d’environ 90°, ce qui per­met au chien d’allonger ses mem­bres antérieurs avec aisance et beau­coup d’extension. Les épaules sont net­te­ment dess­inées et inclinées, sans faire de sail­lie. Elles sont placées de telle sorte que l’extrémité supérieure du gar­rot offre une incli­nai­son qui per­met aux côtes d’être bien cin­trées. Vus de pro­fil, les antérieurs étant ver­ti­caux, les coudes sont situés à l’aplomb du som­met des omo­plates. Les mem­bres antérieurs sont par­al­lèles, droits, forte­ment char­p­en­tés, mus­clés et dis­posés con­tre le corps, bien sous les omo­plates. Les métacarpes sont courts et forts. Les ergots aux mem­bres antérieurs peu­vent être retirés. Les pieds sont com­pacts, grands, ronds et fer­mes et né sont tournés ni en dedans ni en dehors ; les coussinets sont durs comme de la corne ». 

À mes débuts dans les Cock­ers, en 1993, le véri­ta­ble prob­lème de la race était l’avant. Depuis, la race s’est franche­ment améliorée, mais il s’agit tou­jours du pire prob­lème de nos Cock­ers. Chaque par­tie dépend de l'autre. De mau­vais­es épaules « détru­iront » la ligne de dos, de mau­vais­es épaules rac­cour­ciront le cou de votre chien, de mau­vais­es épaules lim­iteront son exten­sion. Le pire, c’est que vous pour­rez amélior­er une tête en deux généra­tions (comme je l'ai déjà dit), mais vous achèverez votre car­rière d'éleveur avec les mêmes épaules que lorsque vous l’avez commencée !

Ma pre­mière femelle repro­duc­trice avait des épaules plutôt con­ven­ables avec un bon cou. Je l'ai accou­plée à un chien avec des épaules cor­rectes (à cette époque, il était impos­si­ble de trou­ver un Cock­er avec d'excellentes épaules) et je n'ai pas eu de trop mau­vais­es épaules dans sa portée.

Mais j'ai décidé d'importer mon pre­mier étalon améri­cain et, je peux vous l’assurer, ses épaules étaient épou­vanta­bles. Je l'ai mar­ié une fois avec cette même chi­enne et leurs six chiots héritèrent des épaules de leur père. Je l'ai croisé avec une autre femelle qui n’a eu qu'un seul chiot, doté des mêmes épaules affreuses.

Sa progéni­ture et luisont par­tis comme ani­maux de com­pag­nie : finie la car­rière de repro­duc­teur. CE FUT LA MEILLEURE DÉCISION DE MA « VIE DE CHIEN ». Juste un petit détail : je l’avais payé 2000 $, plus les frais de trans­port, en 1994 !

Si vous voulez un con­seil : vous pou­vez ten­ter d’improviser avec les têtes, les arrière-trains, les artic­ulés, même avec le car­ac­tère, mais né gardez JAMAIS de mau­vais­es épaules dans votre pro­gramme de sélec­tion. En quelques généra­tions, vous pou­vez détru­ire des années de labeur acharné dans votre élevage.

Mais, si vous le voulez bien, je vais d'abord vous éclair­er sur les épaules et tous les autres points impor­tants. Le stan­dard indique que les épaules doivent for­mer un angle de 90 degrés avec le bras. Des pho­tos ou des dessins l'expliquent mieux :

Voici le Cock­er idéal, avec une angu­la­tion sat­is­faisante. Sur ce dessin, vous pou­vez facile­ment voir le bon angle de 90 degrés, mais par­fois, ces angles né sont pas si vis­i­bles sur un « vrai chien ». Eh bien ! Trac­er une ligne imag­i­naire vous facilit­era bien les choses ; cette ligne relie le gar­rot (le « som­met de l'omoplate » du stan­dard, tout sim­ple­ment) au sol. Cette ligne doit pass­er par les coudes du chien.

Véri­fiez sur ces photos :

La ligne ver­ti­cale passé par le gar­rot et les coudes. C'est ce que dit le stan­dard : « De pro­fil, les pattes avant étant ver­ti­cales, les coudes sont situés à l’aplomb du som­met de l’omoplate ». Beau­coup plus facile, non ? Que remar­quez-vous d’autre sur cette chi­enne ? Pou­vez-vous voir son long cou et son dos court ? Une idée de la rai­son pour laque­lle son cou est long et son dos court ? Parce qu'elle a une PARFAITE ANGULATION D’ÉPAULE !Parce que ses coudessont à l’aplomb du point le plus haut de son omo­plate. C'est exacte­ment ce que le stan­dard exige !

Main­tenant, un autre chiot :

Comme tout à l’heure, j'ai tracé une ligne du gar­rot au sol, mais cette fois, elle passé loin des coudes. Pourquoi ? Parce que l'angulation de l'épaule est supérieure à 90 degrés. Et que dire de la ligne de dos ? Pou­vez-vous voir le cou court ? Pou­vez-vous voir le dos long, de son gar­rot à l’implantation de sa queue ?

Main­tenant, con­cen­trons-nous sur la sec­onde ligne que j'ai tracée, celle qui relie les coudes au sol. Que se passerait-il si les épaules avaient une angu­la­tion appro­priée avec le gar­rot ? Le dos serait beau­coup plus court et le cou serait plus long, n'est-ce pas ? Si vous vous met­tiez à trac­er des lignes dans un mag­a­zine de Cock­ers, vous ver­riez pourquoi les gens dis­ent que les avants con­stituent le plus gros prob­lème de notre race !

Donc, si vous voulez éval­uer votre pro­pre chien, sans per­son­ne pour le présen­ter pen­dant que vous l’observez… Com­ment faire ? Utilisez vos mains ! Faites pos­er le chien, met­tez votre pouce sur le gar­rot. Votre auric­u­laire devrait touch­er les coudes.

Véri­fiez sur la pho­to ci-dessous :

Vous rap­pelez-vous lorsque je dis­ais que de mau­vais­es épaules lim­it­eraient le mou­ve­ment du chien ? Pourquoi cela se pro­duit-il ? Regardez les pho­tos une fois de plus :

Cette fois, j'ai tracé la ligne reliant le gar­rot à la jonc­tion avec l’extrémité supérieure du bras, et je l’ai con­tin­uée jusqu’au sol. Cette ligne cor­re­spond exacte­ment à l’endroit où la pat­te avant attein­dra le sol en exten­sion. C'est la fameuse AMPLITUDE ! Il est impos­si­ble que la pat­te s’étende en avant au delà de ce point; la bonne volon­té du chien, son allure, où le tal­ent du han­dler pro­fes­sion­nel né pour­ront rien y faire : LA PATTE NE PEUT FRANCHIR CE POINTL’anatomie né le per­met pas.

Com­parons ces deux chiens : remar­quez-vous à quel point les épaules de la noire & feu sont bien inclinées, dans le respect du stan­dard ? Donc, à chaque fois que vous lirez ou enten­drez des com­men­taires sur les épaules bien inclinées, doré­na­vant, vous saurez ! Main­tenant, con­cen­trons-nous sur le sol. La noire & feu pour­ra éten­dre sa pat­te beau­coup plus loin en avant que le noir, non ? Cela sig­ni­fie qu'elle va cou­vrir beau­coup plus de ter­rain que l'autre, à chaque pas. Imag­inez la dif­férence en une journée de tra­vail sur le ter­rain. Mais nous rever­rons ce point ultérieure­ment lorsque nous abor­derons la DÉMARCHE.
Autre point impor­tant : lorsque vous regardez un chien en mou­ve­ment, en par­ti­c­uli­er dans une expo­si­tion canine, faites atten­tion à ses pattes avant et à sa truffe (OUI, SA TRUFFE). Un chien avec une bonne ampli­tude sera en mesure de met­tre sa pat­te en avant de sa truffe. S’il n'est pas en mesure de le faire, c'est parce qu'il n'a pas une bonne ampli­tude et qu’il a de mau­vais angles d'épaules. Regar­dons plutôt :

Voici un chien brésilien, élevé par un de mes amis : CH Good Advice Total Eclipse, alias Jordan. 

Ici, Jor­dan en mou­ve­ment. Vous remar­quez sa pat­te avant qui dépasse sa truffe ?

Main­tenant, la même pho­to avec des lignes pour met­tre en évi­dence mon propos :

Ce n'était pas trop difficile ?

A ce point, vous avez déjà appris à éval­uer une bonne tête, une incli­nai­son d’épaules et un long cou. Croyez-moi, la tête peut chang­er, mais les épaules jamais. De mau­vais­es épaules né s’amélioreront jamais. Et l'inverse né se pro­duit pas non plus. Par­fois, un peu, mais n'attendez pas de MIRACLES, d’accord ? Voici quelques pho­tos pour prou­ver mes pro­pos. Observez cette chi­enne. Alors qu’elle était âgée de 15 JOURS, j'étais cer­taine de savoir com­ment évolueraient ses épaules. N'OUBLIEZ PAS DE TRACER LA LIGNE IMAGINAIRE, d'accord ?

Je vais me répéter : Pour élever de bons chiens, vous n’avez pas besoin de chance. Vous avez besoin de CONNAISSANCESSi vous êtes en mesure de com­pren­dre le stan­dard et de visu­alis­er com­ment un bon chien devrait être, vous n'aurez pas de prob­lème pour pro­duire de bons chiens. Vous avez juste besoin de chance pour pro­duire des CHIENS EXCEPTIONNELSmais pro­duire des chiens con­ven­ables, avec des con­nais­sances, c’est du gâteau !
Mais nous n’en avons pas fini avec les avants. Nous devons nous intéress­er aux côtes. Le stan­dard dit : « la par­tie antérieure est suff­isam­ment large pour con­tenir le cœur et les poumons, mais pas trop pour né pas entraver les mou­ve­ments des pattes antérieures vers l’avant. Les côtes sont bien cin­trées et descendues ».

Voici le sché­ma d'un Cock­er, vu de face. Le gril costal est représen­té en surim­pres­sion. Si les côtes né sont pas assez larges, le chien aura un tho­rax étroit, mais si elles sont trop larges, les coudes décolleront vers l’extérieur, comme le devant d’un Bouledogue.

Voici trois types de devants :

Une autre pho­to d'un bon avant. Cette fois, je vous mon­tre un chien ton­du. J'ai tracé les lignes ver­ti­cales bor­dant ses omo­plates. Les mem­bres antérieurs sont exacte­ment à l’aplomb, illus­trant un bon tho­rax. Relisez le stan­dard : « Les mem­bres antérieurs sont par­al­lèles, droits, forte­ment char­p­en­tés, mus­clés et dis­posés con­tre le corps, bien sous les omoplates ».

N’oubliez pas les recom­man­da­tions du stan­dard au sujet de la poitrine et des mou­ve­ments : « elle n’est pas trop large pour né pas entraver les mou­ve­ments des pattes antérieures vers l’avant ». Regardez ce qui survient lors des mou­ve­ments d’un chien à tho­rax large :

Con­cen­trez-vous sur les coudes. Vous voyez qu’ils se décol­lent du corps du chien lors du mou­ve­ment ? Je sais que ça peut paraître un peu dif­fi­cile à ce point, mais croyez-moi, vous le remar­querez même avec une four­rure abon­dante, parce que vous ver­rez la robe par­tir vers l’extérieur lors des mou­ve­ments du chien. Il suf­fit de vous entraîn­er un peu.

Par­fois nous enten­dons l’expression : « ce chien man­qué de poitrine». En général les gens par­lent de l’avant. Un chien flan­qué d’un tho­rax étroit est celui qui man­qué le plus de poitrine. L’exercice physique peut amélior­er cer­tains chiots au torse étroit. De fait, l'exercice est très béné­fique pour n'importe quel chiot. Cer­tains éleveurs craig­nent qu’il n’endommage la four­rure. Le poil pour­ra pouss­er quand le chien aura gran­di, mais la struc­ture du chien né se mod­i­fiera plus. L’exercice physique fonc­tionne très bien aus­si pour l’arrière, mais nous en par­lerons plus tard.
Nous avons presque ter­miné avec l’avant. Il nous faut encore évo­quer la poitrine et le poitrail. Le stan­dard requiert : « une poitrine large, qui descend au moins jusqu’au niveau des coudes ».Il est impos­si­ble de « voir » jusqu’où descend la poitrine d’un chien d’exposition sous sa robe; mais vous pou­vez la palper. Placez votre doigt sur les coudes (au niveau de la flèche) : la poitrine doit descen­dre plus bas que votre doigt. Au fait, voici un bon test pour les côtes : s’il existe « un espace » entre votre doigt et les côtes, c’est que le gril costal n’est pas assez large. Des côtes bien tail­lées doivent affleur­er les coudes.

Les pho­tos ci-dessus représen­tent la même femelle. A l’âge de deux mois, sa poitrine était bien vis­i­ble (regardez la flèche). Elle avait déjà un bon poitrail, qu’elle a con­servé à l’âge adulte. J’ai tracé une ligne ver­ti­cale devant sa pat­te avant. La poitrine doit dépass­er en avant de cette ligne.
Et j’ai tracé une autre ligne hor­i­zon­tale pour mon­tr­er où sa poitrine « finit ». Si vous placez votre doigt sur la flèche (sur le coude exacte­ment), vous pour­rez touch­er sa poitrine.
Main­tenant, un chiot qui man­qué de poitrail : très vis­i­ble si le chien n'a pas beau­coup de poil, mais bien cam­ou­flé sous une longue four­rure, surtout bien toi­let­tée. Il fau­dra touch­er le chien pour éval­uer le problème.

ENFINNous en avons fini avec l’avant. Pour con­clure, pour avoir un bon avant un chien DOIT avoir une bonne angu­la­tion d'épaule (90 degrés) + une bonne cage tho­racique (pas étroite, pas trop large) + une poitrine pro­fonde + un poitrail proémi­nent + des pattes par­al­lèles.

« LIGNE DE DOS — Légère­ment inclinée vers l’arrière-main mus­clée. Le dos est fort. La ligne du dessus descend douce­ment et de façon régulière du gar­rot à l’implantation de la queue, qui est écourtée. La queue écourtée est attachée et portée en pro­longe­ment de la ligne du dos ou légère­ment plus haut. Elle n’est jamais dressée comme celle d’un ter­ri­er ou basse au point de dénot­er la crainte. Quand le chien est en action, la queue frétille ».

Out­ré le fait que je suis une « chas­seuse de tête », j’admets qu’il existe quelque chose de plus impor­tant encore que la tête chez les Cock­ers (et toutes les autres races). Qu’est-ce que la ligne du dessus ? C’est le cou + le dos + l’implantation de la queue. Un chien avec une bonne ligne de dos est à mi-chemin d’être un bon chien.

Il existe essen­tielle­ment trois types de lignes de dos, mais je né sais pas com­ment le for­muler… Voyons plutôt :

Comme le dit le stan­dard, le dos doit être fort et incliné.

  • Le pre­mier chiot est un bon exem­ple du dos idéal.
  • Le chiot du milieu a un dos arron­di, con­vexe. Dans cer­taines lignées, les chiots ont des dos incurvés qui se nor­malisent à l’âge adulte. Ce fut le cas de ce chiot et de sa mère. Je les ai observés grandir et leurs dos étaient bien solides avant l’âge d’un an. La même évo­lu­tion existe dans la lignée d’élevage d’un de mes amis, éleveur de Schnau­zers très célèbre au Brésil. Cer­tains de ses chiots ont cette con­vex­ité mais évolu­ent en adultes dotés de dos par­faits. Mais com­ment savoir si le chiot évoluera vers un dos solide ou gardera un dos carpé ? En scru­tant une boule de cristal… On né peut pas le savoir ! Aus­si, peut-être vaut-il mieux éviter de garder un tel chiot.
  • L’autre chiot cor­re­spond à ce que j’appelle un dos ensel­lé. Un peu comme le dos d’un cheval (hyper­lor­dose). Je n’ai jamais vu un chiot avec un tel dos s’améliorer, au con­traire. Ca né s’améliore jamais et ça peut même empir­er avec l’âge. Cer­tains chiots ont de bons dos mais devi­en­nent ensel­lés du fait d’un sur­poids. C’est fréquent chez les femelles après une portée.

Avec un bon toi­let­tage, et une présen­ta­tion habile du chien, le prob­lème n’est pas dif­fi­cile à cam­ou­fler. Donc, la meilleure façon de voir si le chien a un mau­vais dos est de regarder le chien en mou­ve­ment. Mal­heureuse­ment, je n'ai pas de pho­tos pour les mon­tr­er en mouvement.

Mais voici une pho­to d’un dos par­faite­ment incliné, en mouvement :

Nous avons trois types d’implantation de queue : NORMALE, BASSE et façon TERRIER.

Voici un exem­ple d’IMPLANTATION BASSE. Quand le chien pose en expo­si­tion, avec une four­rure abon­dante, et un bon toi­let­tage, le prob­lème est très dif­fi­cile à décel­er. Mais lorsqu’il est en mou­ve­ment, c’est évident :

« Les hanch­es sont larges, l’arrière-train est bien arron­di et mus­clé. Vu de l’arrière, les pattes sont par­al­lèles en mou­ve­ment et au repos. Les antérieurs ont une forte ossa­t­ure et les cuiss­es bien dess­inées sont bien mus­clées avec une angu­la­tion mod­érée du gras­set. Le genou est solide sans lax­ité et né doit pas fléchir en mou­ve­ment ou au repos. Les jar­rets sont forts et bien posi­tion­nés : les ergots peu­vent être enlevés ».

Comme je l’ai fait avec l’avant, je vais vous mon­tr­er une bonne arrière-main. Voici la pho­to d’une chi­enne qui a de très bonnes angu­la­tions, avant et arrière. 

Pourquoi dis-je qu’elle a de très bonnes angu­la­tions ? Obser­vons le cro­quis util­isé pour mon­tr­er l’avant-main :

Main­tenant, j’utilise les mêmes traits sur la photo :

Vous voyez qu’elle est con­stru­ite comme sur le dessin ? Cela sig­ni­fie qu’elle une bonne BALANCE - c’est un terme util­isé fréquem­ment par les éleveurs – un chien avec ce type d’angulations est capa­ble de très bien se mou­voir. Ce n’est pas juste une théorie : cette femelle a un excel­lent mouvement.

Pour com­pren­dre l’angulation arrière et son fonc­tion­nement – c’est ce qu’on appelle la propul­sion – il faut penser à « pli­er » et « sauter ». Je sais ça peut paraître insen­sé, mais je vais vous le démontrer.

Vous vous lev­ez et com­mencez à fléchir vos genoux; plus vous pliez, plus haut vous pour­rez sauter, d’accord ? C’est la même chose avec l’arrière du chien, sauf que le chien né sauté pas, il va pouss­er en avant. Plus il aura d’angulation (pli­ure du genou), mieux il pour­ra se propulser sur le terrain.

Ceci sig­ni­fie aus­si qu’un chien qui a une angu­la­tion arrière lim­itée (les genoux né se pli­ant pas assez) né pour­ra pas effectuer cette poussée : celui qui est sur-angulé effectuera de trop fortes poussées (trop de propulsion).

Regardez ces deux chiots, frères de portée, pho­tographiés le même jour. J’ai red­i­men­sion­né les pho­tos et les chiots sont de même taille, ok ?

Le pre­mier chiot a une angu­la­tion cor­recte et le deux­ième une moins bonne. Remar­quez-vous que le jar­ret du pre­mier est plus plié que le sec­ond ? Que voyez-vous d’autre sur ces deux chiots ? Avez-vous remar­qué que le pre­mier a une ligne de dos mon­tante, alors qu’elle est hor­i­zon­tale chez le deux­ième ? Pourquoi ? Parce que les jar­rets du sec­ond chiot né sont pas angulés comme ils devraient l'être.

Vous pensez que le deux­ième chiot n’est pas bien posé, mais sa posi­tion est naturelle. Com­ment le savoir ? Parce que le jar­ret doit faire un angle de 90° par rap­port au sol. En fait, son jar­ret est un peu en avant de ce qu’il devrait être et vous voyez que l’angle avec la table est inférieur à 90°. C’est pour cette rai­son que nous dirons QUE CE CHIEN MANQUE D’ANGULATION, l’angle devrait être supérieur.

Une autre infor­ma­tion intéres­sante : regardez bien leurs jar­rets. Voyez-vous que les jar­rets du pre­mier sont plus courts que ceux du sec­ond ? Chaque fois que vous ver­rez un chien avec des jar­rets hauts, vous saurez que c’est parce qu’il n’est pas assez coudé.

En fait, je crois que de nom­breux prob­lèmes d’angulations arrière provi­en­nent de la longueur des jar­rets. Plus les jar­rets sont hauts, moins un chien a d’angulation.

Par con­tre, j’ignore si le chien a moins d’angulation parce que le jar­ret est haut ou alors s'il a un jar­ret haut parce qu’il a moins d’angulation… Si quelqu’un con­naît, la réponse mer­ci de m’informer !
Regar­dons main­tenant une autre pho­to du sec­ond chiot, prise quelques mois plus tard.

Cette fois, nous posons ses pattes aus­si loin que pos­si­ble, pour essay­er d’améliorer sa ligne de dos. Il a tou­jours le dos plat, et non pas une ligne de dos descen­dante comme elle le devrait. Les jar­rets font tou­jours un angle inférieur à 90° par rap­port au sol. J’ai tracé un trait allant de la fin du dos (à l’attaché de queue) jusqu'au sol. Le genou devrait se trou­ver devant cette ligne, mais ce n’est pas le cas. La flèche mon­tre où se trou­ve son genou.
Pourquoi le genou né parvient pas à se plac­er en avant de cette ligne ? Si on place le genou en avant de cette ligne, sa pat­te né pour­ra pas se pli­er assez pour don­ner une propul­sion cor­recte. Regardez à nou­veau la pho­to de la chi­enne avec une bonne angu­la­tion arrière : tracez une ligne imag­i­naire depuis l’attaché de la queue jusqu’au sol et regardez ses genoux. Son genou n’est pas à l’arrière du trait comme l’autre chiot, ses pattes arrière sont légère­ment pliées et prêtes à la propul­sion. Voici à nou­veau sa photo :

Voyons main­tenant le dernier exem­ple : l’arrière sur-angulé. Ce chiot est sur-angulé. Lorsque je l’ai mis en sta­tique, j’ai vu que son genou n’atteignait pas le trait.

Regardez son jar­ret. Pou­vez-vous voir que l’angle for­mé avec le sol est supérieur à 90° ? Que se passerait-il si je posais ce chiot en met­tant son jar­ret à 90° ? Son genou serait der­rière la ligne et c’est incor­rect. Regardez la photo :

Vous com­mencez à vous deman­der s’il n’est pas préférable d’avoir si un chiot sur-angulé, car :

  • Il sera capa­ble de plus de vitesse, car il aura plus de propulsion
  • Un chien sur-angulé a des jar­rets courts (une qualité)
  • Un chien sur-angulé aura tou­jours une ligne de dos mon­tante (impor­tant)

Croyez-le ou non, de nom­breux éleveurs l'ont pen­sé par le passé. Aujourd’hui, les chiens sur-angulés sont nom­breux sur les rings, on a oublié la BALANCE. L’avant né pour­ra pas suiv­re le mou­ve­ment arrière, même si l’avant-main est cor­recte. N’oublions pas que, jusqu’en 1992, les Cock­ers étaient plus courts de 15 % en hau­teur.
Pro­curez-vous des pho­tos. Les avant-mains étaient ter­ri­bles ! Pas d’angles cor­rects, alors que vous avez tou­jours appris qu’un tel chien n’a pas une BONNE AMPLITUDE. Les arrières étaient sur-angulés, ce qui veut dire que le chien avait trop de propul­sion. Avec ça le dos devait être court ! Encore une fois : IL ÉTAIT IMPOSSIBLE AU CHIEN DE SE MOUVOIR CORRECTEMENTCeux qui avaient les meilleures démarch­es étaient ceux à dos plus longs. Que s’est-il passé ? Le stan­dard a été mod­i­fié en 1992 et… main­tenant les chiens devraient avoir des dos plus longs.

Je sais que beau­coup né sont pas d’accord. On dira qu’il y a d’autres raisons, mais il m’est dif­fi­cile d’accepter qu’un chien soit sur-angulé, pour des raisons telles qu’il souf­frira du dos (on m’en a déjà par­lé). Rap­pelez-vous : c’est juste MON OPINION.
Toute­fois gardez à ceci à l’esprit : UN BON CHIEN A UNE BONNE BALANCE – L’avant et l’arrière doivent fonc­tion­ner ensem­ble, d'accord ?

Main­tenant, voyons l’arrière différemment :

Ce sont des pho­tos de la même chi­enne. La pre­mière pho­to vers 45 jours et l’autre à l’âge adulte.
Vous voyez, ses aplombs sont par­al­lèles, pas trop écartés et pas trop ser­rés. C’est comme ça que l’arrière doit être.
Deux autres cas de fig­ure : des jar­rets de vache (genoux qui se touchent) et, le con­traire des jar­rets trop ouverts qui don­nent une démarche de cow-boy. Je n’ai pas de photos.

Bön, nous avons vu l’arrière-main.
Je vais vous par­ler de chiens courts et hauts sur pattes. Je suis per­suadée que vous avez déjà enten­du ces termes ?

« TAILLE – La hau­teur idéale au gar­rot chez le mâle adulte est de 15 pouces (38,10 cm) et chez la femelle adulte de 14 pouces (35,56 cm). La taille peut vari­er d’un demi-pouce en plus ou en moins (1,27 cm). Le mâle dont la hau­teur au gar­rot excède 15 ½ pouces (39,37 cm) et la femelle dont la hau­teur excède 14 ½ pouces (36,83 cm) seront élim­inés. Les mâles dont la hau­teur au gar­rot n’atteint pas 14 ½ pouces (36,83 cm), et les femelles dont la taille n’atteint pas 13 ½ pouces (34,29 cm) seront pénal­isés. La taille est déter­minée par la per­pen­dic­u­laire au sol menée du som­met de l’omoplate, le chien se ten­ant debout naturelle­ment, les mem­bres antérieurs et les canons métatar­siens étant verticaux.

PROPORTIONS – La dis­tance du ster­num au haut de la cuisse est légère­ment supérieure à la dis­tance du haut de l’épaule au sol. Le corps doit être de longueur suff­isante pour per­me­t­tre une foulée droite et aisée : le chien né doit pas sem­bler long et bas sur pattes ».

Le stan­dard est TRÈS CLAIR con­cer­nant la taille. Un mâle ou une femelle supérieurs à cette taille devraient être DISQUALIFIÉS. C’est pourquoi, je né com­prendrai jamais pourquoi les chiens aux États-Unis sont si grands, bien s'il existe des dif­férences d'un état à l'autre. Par­fois, vous exposez un chien de 38 cm et il aura l’air d’un mini-Cock­er au milieu des autres dans une expo­si­tion. Désolée, mais je né pense pas que ce soit correct.

Mes chiens sont habituelle­ment aus­si près que pos­si­ble de la TAILLE IDÉALE (env­i­ron 38 cm, puisque c’est le stan­dard, d'accord ?) mais cer­tains éleveurs pensent que mes chiens sont trop petits. Je n’aime pas non plus les grandes chi­ennes qui ont plus l’air de mâles que de femelles ou les petits mâles qui ont l’air de femelles. Je pense qu’on doit voir immé­di­ate­ment si un Cock­er est mâle ou femelle. Si vous êtes obligé de deman­der le sexe au pro­prié­taire, c’est que quelque chose né va pas. C’est pareil pour les chiots.

Exem­ple : ce sont des pho­tos de chiots de la même portée — CH ST'JAMES NEVER ON SUNDAYet CH ST'JAMES NOVEMBER RAIN, au même âge. Je pense que vous avez trou­vé qui est qui non ?

Mais le Cock­er ci-dessous ? Est-ce un mâle ou une femelle ?

C’est une femelle : cela vous étonne ?

Un autre point impor­tant au sujet des pro­por­tions du chien est la hau­teur des pattes. Je pense que cha­cun a déjà vu une pho­to du « père » de nos Cock­ers, CH OBO. C’était un chien très bas. N’oubliez pas la grande dif­férence entre un petit chien et un chien bas sur pattes : le petit est juste petit mais bien pro­por­tion­né, tan­dis que l’autre a des pattes courtes.

Lors de mes débuts, mes chiens étaient petits « à pattes nor­males » – pas trop cour­tes, pas trop longues – mais quelques-uns de mes chiots avaient des pattes cour­tes. J’ai été oblig­ée d’introduire de nou­veaux chiens dans mes lignées pour cor­riger ce prob­lème.
Il faut faire atten­tion lorsque vous voulez obtenir plus de longueur de pattes, car vous pou­vez obtenir des chiens trop grands, ce qui n’est pas le but.

La dernière fois que je suis allée aux États-Unis pour assis­ter à une Nationale, en jan­vi­er 2003, j’ai été très déçue par les Cock­ers blonds. Pra­tique­ment 80 % des chiots, mâles et femelles, étaient courts sur pattes. Je pense que la hau­teur des pattes est le plus gros prob­lème des Cock­ers blonds de nos jours – note du tra­duc­teur : on par­le de 2003 ! – Je n’y suis pas retournée depuis et né sais pas si ce prob­lème existe tou­jours ou si les pattes sont plus hautes.

Voyez les exem­ples de pattes nor­males, cour­tes et longues. J’utilise des pho­tos de chiots pour mieux illustrer.

Il faut pos­er le chiot et observ­er sous son ven­tre ; un chien nor­mal mesur­era qua­si­ment la même longueur du gar­rot à la poitrine que de la poitrine au sol. Toute­fois, cer­tains chiots avec une poitrine pro­fonde don­neront l’impression d’être courts sur pattes alors qu’ils né le sont pas. Comme nous l'avons déjà dit, les épaules né changent jamais, mais les pattes, oui. Cer­tains chiots ont des pattes cour­tes à deux mois, qui devi­en­nent nor­males à l’âge adulte. L’inverse se pro­duit aussi.

Rap­pelez-vous : né faites jamais de pho­tos de vos chiots lorsqu’ils vien­nent de manger. Leur ven­tre est alors bien rem­pli et on aura l’impression qu’ils sont plus bas sur pattes qu’ils né le sont en réal­ité. Un autre exem­ple du même chiot : la pre­mière pho­to est faite après le repas, l’autre, un mois plus tard à jeun. Vrai­ment dif­férent, non ?

Je vais vous par­ler du mou­ve­ment main­tenant. Cela pren­dra plus de temps car c’est la par­tie la plus impor­tante du Cocker.

C’est le point le plus impor­tant chez tous les chiens, pas unique­ment les Cock­ers, mais toutes les races. Un bon toi­let­tage peut aisé­ment cam­ou­fler les défauts, surtout avec une four­rure abon­dante comme celle des Cock­ers. Et si vous avez de l’expérience dans la présen­ta­tion, vous pour­rez embel­lir un chien, même s’il est assez loin de la per­fec­tion.
Mais lorsque le chien se met en mou­ve­ment, il révélera ses qual­ités et ses défauts. Vous remar­querez une implan­ta­tion de queue basse, un dos ensel­lé, et surtout les défauts des pattes avant et arrière.
Un chien doit trot­ter, comme un cheval. Regardez ces photos :

Le pre­mier chien avance au trot. Remar­quez ses pattes et le tri­an­gle qu’elles for­ment. Mais le sec­ond mou­ve­ment n’est pas un trot cor­rect : le chien va l’amble. Les pattes avan­cent par­al­lèles entre elles, exacte­ment comme un chameau. Cer­tains chiens se dépla­cent ain­si lorsqu’ils avan­cent plus vite que la « marche » mais pas autant que le trot. Bien sûr, c’est incor­rect. Je né con­nais qu’une race qui devrait se déplac­er ain­si : le Fila Brasileiro, mais peut-être que d’autres aus­si. LES COCKERS NE DOIVENT PAS AMBLER.

Il existe un autre « mou­ve­ment incor­rect » assez fréquent. Beau­coup de gens, en par­ti­c­uli­er les éleveurs, ont longtemps con­sid­éré que le chien devait se déplac­er le plus rapi­de­ment pos­si­ble et CE N’EST PAS VRAI !

De nos jours, les expo­si­tions ressem­blent à des cours­es. Le plus rapi­de gagne ! Un bon mou­ve­ment ressem­ble à un ralen­ti. Avec beau­coup d’amplitude et d’impulsion (avant et arrière), l’extension de la pat­te pren­dra plus de temps que chez un chien qui man­qué d’amplitude. Com­prenez-vous ce que je veux dire ? Présen­tons-le dif­férem­ment :
Imag­inez deux per­son­nes marchant côte à côte. L’un avance à grands pas et le sec­ond à petit pas. Mais ils sont amis et veu­lent rester ensem­ble. Que se passé-t-il ? La per­son­ne qui marche « à petits pas » va bouger ses jambes plus sou­vent que l’autre, mais les deux iront à la même vitesse, puisqu’ils sont côte à côte.
La même chose se pro­duit pour deux chiens dont l’un a un bon mou­ve­ment et l’autre, non : ils peu­vent avancer à la même vitesse, mais… si un chien a une ampli­tude et une impul­sion insuff­isantes, il est dans lINCAPACITÉ DE COUVRIR LE TERRAIN : il avance à petits pas, et doit sol­liciter ses pattes bien plus sou­vent qu’un autre chien qui cou­vre bien le ter­rain, à grands pas.
Mal­heureuse­ment, savez-vous ce qui se pro­duit ? Le spec­ta­teur con­state qu’un spéci­men a besoin de beau­coup plus de mou­ve­ments des pattes arrières pour attein­dre la même vitesse que le chien avec une bonne impul­sion et une bonne ampli­tude; ils voient que celui qui fait les petits pas rapi­des est une véri­ta­ble MÉCANIQUE !!! Mais en vérité, l’autre, qui n’a pas besoin de fournir d’efforts impor­tants pour se mou­voir puisqu’il avance à « grands pas » est celui qui a LE BON MOUVEMENT.

Intéres­sons-nous aux recom­man­da­tions du stan­dard au sujet des ALLURES:
« L’équilibre entre l’avant-main et l’arrière-main est la con­di­tion indis­pens­able à une bonne allure. Le chien donne l’impulsion grâce à son arrière-main vigoureuse et puis­sante ; la con­struc­tion cor­recte de ses épaules et de ses mem­bres antérieurs fait qu’il peut dévelop­per le mem­bre vers l’avant sans aucune con­trainte, en une enjam­bée ample pour répon­dre à l’impulsion de l’arrière. Avant tout, ses allures sont coor­don­nées, régulières et faciles. Le chien, dans son action, doit cou­vrir le ter­rain, et il né faut pas con­fon­dre le chien remuant et le chien aux allures cor­rectes ».
Vous voyez ? IL NE FAUT PAS CONFONDRE LE CHIEN QUI PIÉTINE ET LE CHIEN AUX ALLURES CORRECTES - ce n’est pas parce qu’un chien bouge ses pattes vite qu’il a un bon mou­ve­ment. NE L’OUBLIEZ JAMAIS !

Lorsque les exposants (en par­ti­c­uli­er les han­dlers pro­fes­sion­nels) ont remar­qué que beau­coup de gens fai­saient la même erreur (y com­pris les juges !), ils se sont mis à faire accélér­er leurs chiens de plus en plus, comme pour une course. Mais, si vous accélérez le trot d’un chien, son dos peut se défaire alors qu’il est bon en réal­ité. Néan­moins, cela né sem­ble pas vrai­ment déranger cer­tains han­dlers. Selon eux, un chien d'exposition doit aller plus vite, c’est tout.
Un autre point fon­da­men­tal : au fil du temps, cer­tains de nos chiens devi­en­nent de grands cham­pi­ons surtout parce qu'ils ont d’excellents mou­ve­ments. C'est un grand plaisir de les voir vol­er sur le ring, mais si vous prêtez atten­tion à leur struc­ture — tête hideuse, avants et arrières étroits, dos trop long — vous vous ren­dez compte que le chien n'est rien de plus qu'une mécanique.

Je pense que vous avez déjà remar­qué que cer­tains top-mod­els né sont pas si beaux. En fait, vous né pou­vez pas com­pren­dre pourquoi ils sont si célèbres, mais dans les défilés de mode, vous remar­queriez qu'ils ont quelque chose de dif­férent, ils cap­tivent tous les regards. Ce « flash », c'est ce que nous appelons la « show atti­tude » dans l’univers cynophile : il se passé la même chose avec les chiens.
« Flashy » est une qual­ité essen­tielle pour un han­dler. Un chien flashy et doté d’un bon mou­ve­ment est en bonne voie pour le Best In Show, mais pour un éleveur CE N’EST PAS TOUT. Bien sûr, je veux un chien qui se déplace cor­recte­ment, mais il doit avoir d'autres qual­ités. Je n’utiliserai jamais un chien affublé d’une mau­vaise tête, d’un dos long, sans ossa­t­ure, man­quant de poitrail, juste parce qu'il bouge bien ou qu’il est le « roi du ring ».
J'ai eu plusieurs chiens avec une excel­lente struc­ture, qui n'étaient pas par­faits, mais tendaient vers le stan­dard et avaient un mou­ve­ment cor­rect, mais à qui, HÉLAS, il man­quait l’étincelle — le flashy. Ils ont fini cham­pi­ons, mais ils n'ont jamais décroché le BIS. Et chaque fois qu'ils ont con­cou­ru con­tre des chiens de show, ils ont per­du. Est-ce juste ? Eh bien… qui a dit que les expo­si­tions canines étaient justes ?
Alors, voici un petit con­seil. Le mou­ve­ment est très impor­tant pour mon­tr­er les défauts du chien, mais cela né sig­ni­fie pas qu’un « chien flashy » est un chien par­fait. Né mariez pas votre femelle avec un mâle sim­ple­ment parce qu'il est un grand cham­pi­on ou qu’il bouge bien, ça né sera pas for­cé­ment utile à vos futurs chiots.

Par­lons un peu de mou­ve­ment…
Comme vous l'avez déjà vu sur cette page, un chien avec de bonnes angu­la­tions avant et arrière aura “de bonnes AMPLITUDE et IMPULSION”, expres­sion que nous retrou­vons fréquem­ment dans les annonces des étalons.
Il sera ÉQUILIBRÉ.

Obser­vons ces pho­tos en mouvement :

Vous voyez ce chien pos­er et vous pensez qu'il est équili­bré. Pour la ligne de dos, vous pou­vez voir qu'il a de bonnes épaules, mais vous n'êtes pas sûr de l'arrière. Vous dis­tinguez mal, avec toute cette four­rure, non ? Et vous né pou­vez pas touch­er le chien pour savoir com­ment il est vrai­ment. Que faire ?

OBSERVER SON MOUVEMENT ! Le mou­ve­ment de ce chien con­firme sa bonne struc­ture. Tracez une ligne ver­ti­cale, pas­sant par le point où ses deux pattes se rejoignent, remon­tant vers le dos. Ensuite, tracez une ligne hor­i­zon­tale basse, reliant sa pat­te avant à sa pat­te arrière. Les deux seg­ments défi­nis doivent être égaux. Ce tri­an­gle doit être isocèle (deux côtés de même longueur). J’ai tracé ces lignes à l’aide de mon ordi­na­teur et, croyez-moi, elles sont égales. Le tri­an­gle doit avoir deux côtés égaux.

Regardez un autre chien en mou­ve­ment, cette fois un chiot :

Ici encore, nous avons un tri­an­gle avec deux côtés égaux.

Mais que se passé-t-il si un chien n’est pas équili­bré ? Nous devons con­sid­ér­er qu’il est con­sti­tué de deux par­ties dis­tinctes. Chaque par­tie marchera avec des pas de longueurs dif­férentes. S’il man­qué d’AMPLITUDE, ses « pas avant » seront les plus courts. Si son angu­la­tion arrière est trop impor­tante, ses « pas arrière » seront plus longs. Ain­si, un chien qui n'est pas équili­bré est celui dont les « pas avant » né sont pas de la même longueur que ses « pas arrière ».
Voici un chien qui man­qué d’amplitude :

Vous savez déjà que les pattes avant devraient dépass­er la truffe du chien quand il est en mou­ve­ment. En obser­vant le tri­an­gle, vous pou­vez voir qu'un côté est plus long que l'autre. Le côté le plus long mon­tre les pas plus longs, le petit côté, les pas courts. Le chien présen­té ici a beau­coup plus d’IMPULSION que d’AMPLITUDE. Ses « pas arrière » sont plus éten­dus que ses « pas avant ».

Et le mou­ve­ment peut pos­er un autre type de prob­lème si un chien a plus d’impulsion que d’amplitude : LA DÉMARCHE EN CRABE. De quoi s’agit-il ? C'est ce qui se pro­duit quand le chien né peut pas se déplac­er en ligne droite. Pourquoi cela se pro­duit-il ?
C’est très sim­ple… regardez la pho­to du chiot blond en mou­ve­ment (ci-dessus). Voyez-vous à quel point les pattes qui sont au sol sont proches l’une de l’autre ? Tous les chiens se dépla­cent ain­si. Main­tenant, imag­inez un chien qui n'est pas équili­bré. Il n'a pas beau­coup d’amplitude (pas avant courts), mais, comme il a une angu­la­tion arrière trop impor­tante, il pousse le sol avec puis­sance (pas arrière longs). Si ce chien se déplaçait en ligne droite, il met­trait sa pat­te arrière EN AVANT de sa pat­te avant. Bien sûr, il né peut pas le faire, alors que fait-il ? Il met sa pat­te arrière sur le côté de sa pat­te avant. Regardez le dessin ci-dessous.

Imag­i­nons que ce sont deux chiens. Le chien de gauche est équili­bré. Les ellipses rouges sont ses pattes avant. Les bleues sont ses pattes arrière, d’accord ? Il se déplace en ligne droite, grâce à sa bonne ampli­tude, ses pattes avant dépas­sant l'avant de sa truffe. Comme il est équili­bré, vous pou­vez trac­er un tri­an­gle par­fait (de couleur verte) mon­trant que ses pas sont de même taille.

Mais le chien de droite n'est pas équili­bré. Il n'a pas assez d’AMPLITUDE (pas avant courts) et de ce fait, sa pat­te né dépasse pas sa truffe. D'autre part, il a trop d’IMPULSION (longs pas arrière) et sa pat­te arrière dépasse sa pat­te avant. Il place ses deux pattes de droite l’une à côté de l'autre et c’est physique­ment impos­si­ble : il né peut donc pas aller en ligne droite. Il doit tor­dre son corps. Mère Nature ajuste le mou­ve­ment du chien à sa struc­ture.
C'est ce qu’a décrit Byron San­tos (Sher­wood Cock­ers, États-Unis) : « Je sup­pose que vous devez décrire l'arrière comme étant « pro­por­tion­né à l'avant » parce que, peu importe à quel point l’avant est bon ou mau­vais, Dieu adaptera l’arrière de sorte que le chien puisse se déplac­er de manière adéquate ». 

Croyez-moi, le mou­ve­ment en crabe est beau­coup plus fréquent que vous né l’imaginez, en par­ti­c­uli­er chez les chiens à dos court. Comme j'aime ce type de chiens, j'ai déjà eu dans mon éle­vage un cou­ple de chiens qui avait ce prob­lème. Et j'ai eu l'occasion d’assister à une Expo­si­tion Nationale de Dober­mans, ici au Brésil (j'ai été l'assistant du juge) et je peux vous dire que 90% des chiens dans cette expo­si­tion avaient ce défaut (y com­pris ceux importés des États-Unis). Le prob­lème est plus évi­dent sur un Dober­man car ses pattes né sont pas masquées par une longue four­rure…
Par­fois, un chien (ou surtout un chiot) se déplace en ligne bien droite, mais quand vous le met­tez en laisse, il va com­mencer à aller en biais. Par­fois, c'est seule­ment parce que le chien tire loin de vous et non pas à cause de prob­lèmes anatomiques.
Vous avez main­tenant de nom­breux élé­ments qui vous per­me­t­tront de mieux con­naître votre Cock­er Améri­cain et qui je l’espère, vous aideront dans votre élevage.

Note des tra­duc­teurs :
Tais Vagoste­lo, de nation­al­ité brésili­enne, a rédigé ces commen­taires du stan­dard dans les années 2000.
Lorsqu’elle a quit­té l’élevage, elle a offert cette étude à Con­nie Bliss-Cochran, C’lestial Amer­i­can Cock­ers, pour pub­li­ca­tion sur son site showcockers.com. Con­nie l’a traduite en anglais.
Tais et Con­nie nous ont autorisées à en effectuer une tra­duc­tion. Mer­ci à elles. 

C’est un tra­vail col­lec­tif de pas­sion­nées du Cock­er Améri­cain : Denise Man­gold et Sophie Nar­cisse, avec l’aide pré­cieuse de Car­ol Han­son que nous tenons à remerci­er ici. 

Nous avons souhaité con­tin­uer le tra­vail entre­pris en ajoutant les com­men­taires ci-après.

« La poitrine doit être dévelop­pée afin de laiss­er la place aux organes — loger le cœur et les poumons, mais pas au point de gên­er les mou­ve­ments des mem­bres antérieurs vers l’avant ».

Le sché­ma 1 mon­tre une bonne poitrine, le sché­ma 2 une poitrine dite « en ton­neau » et le sché­ma 3 une poitrine trop étroite.

Le stan­dard est très pré­cis con­cer­nant la robe, les couleurs et les marques :

« POIL — Sur la tête, le poil est court et fin ; sur le corps, il est de longueur moyenne avec suff­isam­ment de sous-poil pour en assur­er la pro­tec­tion. Les oreilles, la poitrine, l’abdomen et les mem­bres sont bien frangés, mais sans excès afin de né pas cacher les vraies lignes et le mou­ve­ment du Cock­er et de né pas nuire à son aspect ou à sa fonc­tion de chien de chas­se au poil mod­éré­ment fourni. La tex­ture est des plus impor­tantes. Le poil est soyeux, plat ou légère­ment ondulé ; sa tex­ture facilite l’entretien. Le poil trop abon­dant, bouclé ou coton­neux doit être sévère­ment pénal­isé. L’emploi de la ton­deuse élec­trique sur le poil du dos n’est pas souhaitable. Le toi­let­tage qui con­siste à met­tre en valeur les vraies lignes du chien doit être effec­tué de façon à sem­bler aus­si naturel que pos­si­ble ».

Pour cer­tains éleveurs, il n’y a jamais trop de four­rure, mais pour les par­ti­c­uliers qui aiment cette race, un excès de poils n'est pas une sinécure et représente rapi­de­ment une source de dépens­es en toi­let­tage : le résul­tat sou­vent né se fait pas atten­dre et on voit nom­bre de Cock­ers Améri­cains ton­dus.
Le pire étant un poil coton­neux et bouclé, né soyez pas par­ti­sans du TOUT POUR LE POIL. Sachons priv­ilégi­er le con­fort d’une four­rure plate et soyeuse, en sachant que le poil ondulé est dom­i­nant sur le poil lisse. Un Cock­er doté d’une telle four­rure n’aura pas besoin d’un bain tous les trois jours pour con­serv­er sa longueur de franges.

« Couleurs :

  • Noirs : Robe uni­col­ore noire et égale­ment robe noire avec extrémités feu. Le noir doit être de jais. Les reflets mar­rons ou foie dans la robe né sont pas souhaita­bles. On admet­tra un peu de blanc sur la poitrine et/ou à la gorge. Le blanc en toute autre région sera éliminatoire. 
  • Toute couleur unie autre que le noir (ASCOB : Any Sol­id Col­or Oth­er Than Black) : Toute couleur unie autre que le noir, allant de la couleur crème la plus claire au rouge le plus som­bre, y com­pris le mar­ron et le mar­ron avec extrémités feu. La couleur doit être d’un ton uni­forme, mais on admet­tra des franges plus claires. On per­me­t­tra un peu de blanc sur la poitrine et/ou à la gorge. Le blanc en toute autre région sera éliminatoire. 
  • Pluri­col­ores : deux couleurs unies ou davan­tages, bien répar­ties, l’une d’entre elles devant être le blanc ; noir et blanc, rouge et blanc (le rouge pou­vant aller du crème le plus clair au rouge le plus fon­cé), mar­ron et blanc, et rouan, y com­pris n’importe laque­lle de ces com­bi­naisons avec les extrémités feu. Il est préférable que les mar­ques feu soient local­isées selon le même patron que chez les noirs et les « toute couleur unie autre que le noir ». Les rouans sont classés avec les pluri­col­ores et peu­vent présen­ter n’importe lequel des patrons habituels du rouan. La couleur du fond de la robe cou­vrant 90% ou plus de la robe est éliminatoire ». 

Note de la Newslet­ter des juges de l’American Ken­nel club pour aider à clar­i­fi­er la couleur rouan, ce qui né change rien au stan­dard approu­vé en 1992 : « Les rouans sont clas­si­fiés dans les par­ti­col­ores et peu­vent se trou­ver dans toutes les couleurs rouan­nées. La couleur est un mélange de couleurs, mixé dans les poils blancs du par­ti­col­ore. La couleur prin­ci­pale cou­vrant plus de 90 % de l’ensemble sera disqualifiant ».

Note des auteurs : 

  • Bleu rouan (Blue Roan). Soit du blanc en grande par­tie, et du noir, où ce dernier se mêle au blanc, don­nant ain­si une apparence bleuâtre.
  • Mar­ron rouan (Brown Roan), ou choco­lat rouan­né (Choco­late Roan ou Liv­er Roan). Blanc en grande par­tie, avec du mar­ron. Ce dernier se mêle au blanc.
  • Orange rouan (Orange Roan), par­fois appelé « Rouge » (Red Roan) et « Fraise » (Straw­ber­ry Roan). Blanc en grande par­tie avec du rouge. Ce dernier se mêle au blanc.

Dans ces trois nuances, il existe des mar­quages feu. Ceux-ci sont par­fois invis­i­bles, surtout chez les rouges.

« * Mar­ques feu : La couleur feu peut aller du crème le plus clair au rouge le plus fon­cé et né doit cou­vrir au plus que 10% de la robe. Les tach­es feu cou­vrant plus de 10% sont élim­i­na­toires. Chez les noirs et les ASCOB « toute couleur unie autre que le noir » qui por­tent des mar­ques feu, celles-ci seront local­isées selon le sché­ma suivant : 

  1. Petite tache arrondie, nette, au-dessus de chaque œil. 
  2. Mar­ques sur les côtés du muse­au et sur les joues. 
  3. Sur la par­tie inférieure des oreilles. 
  4. Sur les qua­tre pieds et/ou les qua­tre membres. 
  5. Sous la queue. 
  6. Sur le poitrail : fac­ul­tatif ; présence ou absence non pénalisée. 

Les mar­ques feu qui né sont pas net­te­ment vis­i­bles ou qui se résu­ment à des traces seront pénal­isées. Les mar­ques feu sur le muse­au qui s’étendent vers le haut, sur le dessus, et qui se joignent seront égale­ment pénal­isées. Chez les sujets qui por­tent des mar­ques feu dans les var­iétés « noir » et « toute couleur unie autre que le noir », l’absence de mar­que feu dans l’une quel­conque des local­i­sa­tions spé­ci­fiées sera éliminatoire ».

DEFAUTS ELIMINATOIRES :

  • Couleur et mar­ques : les couleurs men­tion­nées plus haut sont les seules couleurs ou com­bi­naisons de couleur admis­es. Toute autre couleur ou com­bi­nai­son de couleur est éliminatoire. 
  • Chez les noirs : mar­ques blanch­es ailleurs que sur le poitrail et la gorge. 
  • Toute couleur unie autre que le noir : mar­ques blanch­es ailleurs que sur le poitrail et la gorge. 
  • Pluri­col­ores : couleur du fond de la robe cou­vrant 90%ou plus de l’ensemble.
  • Mar­ques feu : 
  1. Mar­ques feu cou­vrant plus de 10% de la robe. 
  2. Absence de mar­ques feu chez les chiens noirs ou la var­iétés « toute couleur unie autre que le noir » dans l’une quel­conque des local­i­sa­tions spé­ci­fiées chez les chiens par ailleurs mar­qués de feu (mar­qués de fauve). 
  • Taille : Mâles de plus de 15 ½ pouces (39,37 cm) — Femelles de plus de 14 ½ pouces (36,83 cm) ».

Il nous a sem­blé utile de faire un point sur le stan­dard et sur ses inter­pré­ta­tions. En effet, si le Cock­er Améri­cain, comme les autres races, subit des effets de mode et varie par­fois en mor­pholo­gie, on voit appa­raître des couleurs non recher­chées qui né fig­urent pas dans le stan­dard. Si les défauts mor­phologiques sont aisé­ment déce­lables par les nom­breux juges habil­ités à juger la race, les couleurs hors stan­dard peu­vent né pas les inter­peller, pour peu qu’elles soient clas­si­fiées dans une caté­gorie adaptée.

Par exem­ple, un sable et blanc pour­rait fig­ur­er dans la caté­gorie « fauve char­bon­né à panachures blanch­es tru­itées » ou encore « fauve à panachures blanch­es rouan­nées » lors de la déc­la­ra­tion de nais­sance ce qui en expo­si­tion canine se trou­ve par­mi les « autres couleurs ».

Il n’est donc fait men­tion nulle part, dans le stan­dard offi­ciel, de couleurs SABLEou ZIBELINE ou encore MERLE** qui, bien qu’elles exis­tent, né don­nent pas droit au pedi­gree offi­ciel aux États-Unis. Les indi­vidus de couleurs né fig­u­rant pas dans le stan­dard né devraient pas être util­isés pour l’élevage et encore moins con­fir­més.On en retrou­ve hélas de plus en plus sou­vent dans les annonces d’éleveurs peu scrupuleux, qui prof­i­tent d’un phénomène de mode accen­tué par le web et les réseaux soci­aux : cer­tains sont même inscrits au livre d’origine sous des couleurs impro­pres.
* La couleur sable, accep­tée ou non, dans les ASCOB, donne lieu à polémique depuis de nom­breuses années. Il y a eu plusieurs votes, où la majorité des mem­bres de l’ASC ont à chaque fois refusé que cette couleur soit inté­grée, mais les par­ti­sans de la couleur sable n’ont pas dit leur dernier mot.
** Par le passé, l’AKC, qui rece­vait des deman­des d’enregistrement de chiots mer­le et né savait quelle couleur leur octroy­er, con­seil­lait aux éleveurs de les enreg­istr­er en tant que rouans, ce qu’ils né sont pas, mais de ce fait les rouans plus que les autres couleurs, pro­duisent des chiots mer­le. Là encore, sujet à polémique ! 

La fon­da­tion pour la san­té de l’ASC traite des prob­lèmes de san­té liés au Cock­er Améri­cain et pub­lie sur le site une étude appro­fondie sur la couleur mer­le et ses prob­lèmes — Voir aus­si cette page de notre site.

Quelques pho­tos pour illus­tr­er ce qui précède :

Soyez cir­con­spects en matière de choix d’un étalon, il est notoire que cer­tains pluri­col­ores et uni­col­ores actuels sont por­teurs de couleurs indésir­ables.
Les éleveurs français qui utilis­eraient sci­em­ment de tels spéci­mens pour­raient se voir reprocher de pro­duire des chiots non con­firmables et encourir des plaintes.

Pro­mou­voir la vente de chiots con­formes aux critères recher­chés né se fait pas unique­ment par Inter­net où on trou­ve tout et n’importe quoi par­mi les annonces d’éleveurs consciencieux.

Con­tri­bu­tions : ASC USA, Mmes Bliss-Cochran avec son autori­sa­tion, Vagoste­lo, Boressen, de Assis, Fowler, Kline, Majlov, Man­gold, Nar­cisse, Renaud, Swan­son, Welthy, Mr. Buttjens.