Les conseils de Pierre Boetsch

Schéma

Le toilettage en pratique


Le toi­let­tage est non seule­ment une opéra­tion d'hygiène, mais il a aus­si pour but de rehauss­er les qual­ités de votre chien, de le mon­tr­er sous son meilleur aspect et de val­oris­er ses qual­ités morphologiques.

Né croyez pas que le toi­let­tage soit stéréo­typé pour tous les Cock­ers Améri­cains, vous con­staterez au fur et à mesure de vos pro­grès en la matière que vous savez mieux que per­son­ne met­tre votre chien en valeur. Vous n'êtes pas habil­lé de la même façon pour aller au bureau que pour assis­ter à une céré­monie, donc lorsque vous entrez dans un ring avec votre chien, il doit être aus­si bien pré­paré que vous, lorsque vous assis­tez à un mariage. Le juge né man­quera pas de faire la dif­férence entre un chien bien toi­let­té et les autres et ses notes diront soit "excel­lente con­di­tion", "excel­lent état de présen­ta­tion" ou "la four­rure pour­rait être plus soignée" ou pire "pas en état d'exposition."

Recom­man­da­tions : utilisez les bons pro­duits de toi­let­tage, tout au long de l'année.Rien né sert d'utiliser un sham­poo­ing haut de gamme pour l'exposition et utilis­er le reste du temps un dérivé de pro­duit pour la vais­selle : il existe une nom­breuse var­iété de sham­poo­ings de toutes mar­ques qui sont adap­tés aux dif­férentes fourrures.

Optez pour un sham­po­ing doux gainant, au jojo­ba par exem­ple, si votre Cock­er se salit beau­coup et a besoin de bains fréquents, et n'oubliez pas l'après-shampooing con­di­tion­ner qui aide à démêler et empêche la four­rure de nouer trop vite. Vous trou­verez vous-même le pro­duit qui con­vient le mieux, les pro­prié­taires de Cock­ers Améri­cains échangent volon­tiers tous les "tuyaux" sur ce grand sujet qu'est l'entretien de la fourrure.

Cer­tains utilisent des crèmes gainantes, des huiles plom­bantes qui, si elles né rem­pla­cent jamais un sham­poo­ing, en espacent la fréquence : à vous de voir à l'usage s'il vaut mieux faire des bains plus fréquents ou met­tre le chien "en huile."

Respectez bien les taux de dilu­tion pré­con­isés par le fab­ri­cant, un sham­poo­ing trop peu dilué pro­longera d'autant le temps de séchage.

Comme le toi­let­tage, le sham­poo­ing né doit pas être bâclé, le résul­tat en dépend. Prévoyez d'y con­sacr­er le temps nécessaire.

Equipement de base
- Ton­deuse (Oster, Moser, Andis, Heiniger…)
- Lames (10, 15, 7F, 5F)
- Ciseaux droits
- Ciseaux courbes
- Ciseaux sculp­teurs 46 dents
- Carde (Lawrence,Warner)
- Brosse pour poils longs
- Brosse en san­gli­er
- Peignes met­alliques
- Trim­mer (Mars, Miki…)
- Coat King (20 dents)
- Pierre à épil­er
- Lotion hémo­sta­tique
- Pince à ongles
- Lotion auric­u­laire
- Lotion ocu­laire
- Coton


LE SHAMPOOING

Pré­parez vos bouteilles de sham­poo­ing dilué comme pré­con­isé par le fab­ri­cant et mouillez le chien avec de l'eau tiède, appliquez le sham­po­ing sur toutes les par­ties du corps en faisant atten­tion à né pas en met­tre dans les yeux, répar­tis­sez bien le pro­duit et massez déli­cate­ment sans ébou­rif­fer la four­rure. Rincez soigneusement.

Un petit truc : met­tez le sham­poo­ing dans un fla­con de liq­uide vais­selle vide pour éviter le gaspillage. Recom­mencez l'opération en util­isant si néces­saire un sham­poo­ing tein­té et lais­sez pos­er quelques min­utes, rincez a nou­veau et appliquez le con­di­tion­ner après-sham­poo­ing — lais­sez égale­ment pos­er quelques min­utes, cer­tains se rin­cent et d'autres non, suiv­ez les indications.

Tirez sur la four­rure pour l'essorer et ôtez l'excédent d'eau ou utilisez un pulseur. Lais­sez le chien égout­ter dans la baig­noire, utilisez les servi­ettes éponge avec pré­cau­tion sans essor­er car si elles absorbent l'eau, elles absorbent aus­si l'après-shampooing.

Couchez votre Cock­er sur le côté, le dos con­tre vous, et com­mencez le séchage.

Cer­tains recom­man­dent de débuter par la tête, d'autres par les pattes, et d'autres sous les ais­selles: il n'y a pas de règle absolue en la matière.



LA TETE

La tête d'un Cock­er Améri­cain est une œuvre d'art.

Le toi­let­tage doit être minu­tieux : com­mencez par ton­dre les oreilles, intérieur extérieur jusqu'à une ligne à la hau­teur de la mâchoire, avec une tête de coupe N°10.

Délim­itez le crâne comme sur le cro­quis ci-dessous et ton­dez dans le sens des flèch­es, passez la carde sur la tête puis la brosse douce.

Ton­dez le chan­frein en allant de l'œil vers la truffe.

Creusez entre les yeux en for­mant un V.

Ton­dez les côtés vers le bas en allant d'une ligne entre l'œil et l'insertion d'oreille, puis de l'insertion d'oreilles vers la pointe du muse­au à rebrousse-poil.

Ton­dez les babines et les com­mis­sures en tirant sur la peau.

Ebou­rif­fez les poils qui restent sur le dessus de la tête, et coupez la hau­teur d'un doigt, recoif­fez et égalisez avec les ciseaux sculp­teurs en faisant un joli dôme, effilez les sour­cils et rat­trapez les côtés avec les sculp­teurs de bas en haut.

Passez une éponge humide sur le muse­au et net­toy­er les yeux avec une lotion ocu­laire pour ôter les poils qui auraient pu s'y incruster pen­dant la tonte.


L'ENCOLURE

Il faut qu'elle soit dégagée pour met­tre en valeur le cou qui doit etre long et musclé.

Avec la ton­deuse, partez de la pointe du ster­num, à rebrousse-poil, jusque sous le men­ton et redescen­dez sur les cotes en for­mant un V. Atten­tion aux feux de rasoir, veillez à ce que la lame de la ton­deuse soit froide pour faire cette opéra­tion : les pluri­col­ores y seraient plus par­ti­c­ulière­ment sujets.

Vous fer­ez les fini­tions en dégradé avec les ciseaux sculp­teurs en rat­tra­pant la par­tie ton­due avec le reste de la four­rure au niveau de l'épaule.


DOSEPAULES — QUEUE

Effilez avec les ciseaux les par­ties du cou ton­dues avec les poils de l'épaule sans trop enlever de longueurs dans la par­tie basse de l'épaule : brossez bien au fur et à mesure pour éval­uer la qual­ité de votre travail.

Cer­tains chiens ont une pro­fu­sion de poils sur le dos, il faut enlever tout ce poil mort, d'abord avec le Coat King, en pas­sant plusieurs fois sur le dos depuis la base de la nuque jusqu'à la base de la queue, puis avec le trimer et finir de rat­trap­er les iné­gal­ités avec les ciseaux sculp­teurs : atten­tion c'est un tra­vail qui demande de l'entraînement. Faites cette opéra­tion par petites étapes en brossant à chaque coup de ciseaux pour vous ren­dre compte de l'évolution du travail.

La queue sera ton­due dessous et désé­paissie dessus.


PIEDS

Ils doivent être arrondis et for­mer des bols.

Degagez l'excédent de poils entre les coussinets, soit avec les ciseaux droits soit avec la ton­deuse lame 15. Véri­fiez avec le peigne qu'il né sub­siste pas de nœud entre les doigts et sur le dessus du pied. Peignez et brossez les longueurs.

Posez le chien en aplomb sur la table et com­mencez à délim­iter l'arrondi de la pat­te et faites un cer­cle autour : on né doit pas voir les ongles, mais le poil né doit pas touch­er le sol. Le con­tour extérieur est légère­ment plus court que les poils autour de la sole.

On peut aus­si ramen­er tout le poil vers le bas et retourn­er la pat­te pour couper l'excédent de four­rure et faire l'arrondi ensuite.

Prenez garde à couper à la même hau­teur à l'avant et à l'arrière : regardez le chien de côté, peignez plusieurs fois et fig­nolez les arrondis.Il né doit sub­sis­ter aucune petite mèche, le tour des pattes doit être net.

Dégagez les angu­la­tions arrière en posant le chien au bord de la table.

Coupe confort

Nous l'avons maintes fois répété, le Cock­er Améri­cain né souf­fre pas la médi­ocrité ; vous saviez, quand vous l'avez adop­té, que sa four­rure demandait de l'entretien.

Toute­fois, pour ceux qui né peu­vent pas ou souhait­ent pas lui con­serv­er ses longues franges soyeuses, le toi­let­teur peut réalis­er une coupe con­fort : rien n'est plus laid qu'un Améri­cain ton­du à ras… on peut faire une jolie coupe qui lui garde l'apparence de son stan­dard et de sa beauté. Il vaut tou­jours mieux avoir un chien pro­pre avec une four­rure rac­cour­cie qu'un chien avec une four­rure abon­dante pleine de nœuds.

Ceci né veut pas dire qu'il faille sys­té­ma­tique­ment recourir à cette coupe, c'est un pis aller tout au plus…